Lorsque l’on participe à un atelier cinéma avec Les ateliers du court-métrage, il est souvent question de brainstorming afin de trouver la bonne idée qui fera un film.
Chacun y va de sa situation, certains racontent une histoire complète, d’autres se contentent d’exprimer un accident, une rencontre, un imprévu et c’est seulement lorsque le groupe réagit vivement que le coach décidera de choisir cette bonne idée pour construire une intrigue.
Une intrigue, est une sorte de synopsis développé qui amène le groupe vers l’envie de construire un film. La joie est alors en embuscade tant il est excitant de ressentir comment une histoire nait et le fait d’avoir des règles à respecter est d’autant plus stimulant dans la pratique.
Se lancer dans la fabrication d’un film peut commencer de la même façon que lorsqu’on écrit un livre à cela près que l’écriture littéraire ne connait pas de limite. Alors que la forme visuel est tout naturellement conditionnée par un certain nombre de contraintes liées aux moyens et au temps disponible.
Lorsque l’on écrit: « le type appuie sur une télécommande et là on voit apparaitre sur la TV un immense vaisseau qui s’envole vers le ciel”. Alors on peut dire que c’est du cinéma à gros budget et que ça va être difficile à faire en 3 heures ! Mais ce qui est plus amusant c’est que le coach peut dire: oui, nous pouvons le faire ! »
Aux ateliers du court-métrage malgré les contraintes annoncées nous avons préparé un certain nombre de trucages qui ouvrent le regard sur le cinéma de studio. La fabrication des décors se déroulent sous l’oeil bienveillant du coach ainsi que les prises de vue. Mais au final, ce sont les participants qui réalisent l’ensemble de leur séquence et toujours dans les délais imposés.
Le rôle des coach dans le cadre d’un atelier cinéma est de présenter le contexte de l’exercice de la façon la plus simple et la plus enthousiaste possible.
Il doit stimuler puis soutenir chaque proposition en expliquant pourquoi l’une marchera mieux que l’autre et positionner son choix afin de permettre au groupe de progresser rapidement.
Même si le timing est présenté dès le départ, les participants ont souvent tendance à l’oublier tant le contenu du team building les préoccupe. Il faut alors présenter la notion d’urgence avec prudence car le projet est ambitieux et il peut très vite paraitre irréalisable.
La présence d’un coach dans le cadre d’un atelier de cohésion d’équipe par le cinéma est indispensable. C’est le gardien du temps, des images et du sens. Ce dernier élément est sans aucun doute le plus délicat à préserver.
L’effet du groupe a tendance à faire oublier que le sens des scènes qui sont tournées est la raison d’être d’un film. Pourquoi filmer un sourire ? Pourquoi exiger un étonnement ? Pourquoi un policier doit avoir l’air sévère lorsqu’il surprend un pickpocket faire les poches d’un bourgeois et non pas sourire ? (même si au demeurant, on pourrait l’envisager !)
On s’aperçoit très vite que le sens est en permanence malmené si personne ne s’en préoccupe. Et son respect est d’autant plus utile qu’au final, le film va ressembler à un vrai film et non à un sketch amateur dans lequel tout le monde sourit l’air gêné.
Dans le cadre de tous nos ateliers, il y a au coeur du processus, la promesse de découvrir comment on fait du cinéma. Son vocabulaire déjà, mais aussi et surtout ses techniques de prise de vue, sa narration et parfois ses trucages.
On s’aperçoit alors très vite que cette découverte faite à plusieurs agit comme un euphorisant collectif. Les membres de l’équipe prennent conscience du potentiel du jeu qui est à leur disposition et ils s’en emparent avec beaucoup d’enthousiasme.
Faire ses images à l’aide d’une caméra et d’un écran de contrôle donne cette sensation de flirter avec les grosses productions. L’équipe technique énonce les mots magiques « silence, moteur, ça tourne, annonce, … » et on jubile à chaque « coupez ! ».