Comprendre le concept d’agilité, c’est comprendre le contexte qui mène les entreprises à adopter ses nouveaux principes managériaux. C’est-à-dire qu’il ne s’agit pas simplement de mettre en application de nouveaux fonctionnements mais bien de comprendre pourquoi les fonctionnements doivent évoluer.
Comment, alors, se saisir de notions telles que la complexité nouvelle qui nous entoure tout en donnant du sens à nos actions ? Développer voire renforcer la connaissance de soi pour une individualité forte et réactive sans entacher, voire en valorisant la coopération et l’interdépendance ?
L’équilibre est précaire, les collaborateurs fragilisés, la tâche ardue.
La proposition est donc de matérialiser ce contexte global grâce à l’expérience d’un atelier de réalisation de vidéo-cinéma, à la façon d’un exercice de mise en condition, de manière ludique et créative, comme un entraînement vers le changement.
Objectif : faire un film d’environ 5 minutes.
Comment : par petits groupes de 7 à 20 personnes, avec des moyens donnés, non maîtrisés, encadrés par des coachs.
Contraintes : les codes et fonctions à saisir rapidement, la découverte du produit et de la méthode, le tout en un temps donné !
Toutes les conditions sont réunies pour déstabiliser les participants, situation d’inconfort à la fragilité stimulante puisque l’enjeu reste ludique et créatif. Dans ce contexte de légèreté, il devient possible de s’affranchir de la peur de l’inconnu et de se lancer dans l’aventure, sous l’oeil expert de coachs bienveillants.
La coopération est de mise en condition d’inconfort. Les uns ont besoin des autres, les points forts se révèlent et se renforcent en complémentarité.
La confiance est nécessaire pour palier à la fragilité de l’exercice, les collaborateurs et collaboratrices se fédèrent, la notion d’interdépendance prend alors tout son sens : sur un plateau de tournage chacun a un rôle et chaque rôle est nécessaire.
La nouveauté devient un atout. Poussé par la curiosité et la volonté d’aboutir, le participant s’adapte et fait de la complexité apparente de l’activité son alliée. En se laissant porter par la créativité collective, la dynamique de groupe se met en place et mène chacun tant vers la co-création que vers sa propre créativité, et inversement.
D’abord en déséquilibre, les participants doivent ensuite renouer avec leurs points forts pour s’impliquer totalement, s’ancrer dans le projet, se projeter dans le scénario co-écrit pour anticiper la réalisation puis matérialiser l’imaginaire par des actions concrètes et inventives et finalement retomber sur leurs pattes, c’est-à-dire tenir le sens porté par le film de bout en bout.
Des ateliers tels que CINEFANTASTIC et CINEREMIX proposent une certaine polyvalence qui demande d’explorer ses compétences : ces deux ateliers mènent à la pratique des arts plastiques par le biais du détournement et de la construction de décors et accessoires de jeu avec des matériaux non destinés à priori : c’est là l’art du cinéma « suédé ».
L’atelier CINEREMIX y mêle, en plus, la pratique de la danse.
La diversité des supports demande donc une certaine agilité non seulement à imaginer le tout, mais aussi à le pratiquer et le mettre en forme.
De l’auteur au cadreur en passant par le jeu d’acteur et la fabrication d’accessoires, la réalisation d’une vidéo-cinéma est une activité complexe et complète qui exige de créer du sens et de le porter à chaque étape de la réalisation. Toutes les fonctions doivent être connectées entre elles pour mener à bien le projet.
Pour finir, le participant devient son propre spectateur à l’occasion du visionnage du film, comme s’il était son propre client, ce qui lui permet de percevoir les deux aspects de la réalisation de son produit : faire et recevoir, et de s’auto-questionner sur la dimension de satisfaction.
Tous les rôles sont perçus et remplis lors d’un atelier de court-métrage.
Les participants portent différentes casquettes avec agilité. Ils s’imprègnent à chaque étape des besoins de chaque fonction, s’ouvrant par conséquent à une meilleure écoute entre collaborateurs pour pouvoir avancer le projet et vont ainsi, grâce à l’expérience vécue, vers une compréhension fine de ce que sont l’interdépendance et la co-construction, notions clés de l’agilité en entreprise.